Schrizophrenie urbaine
" Ils se contentent de voyager silencieusement, pour eux-meme, parfois en eux-meme.
On les croise sur les chemins du monde.
Ils vont seuls, avec lenteur, sans autre but que celui d avancer."
C est seulement au bout d une semaine que j arrive un tant soit peu a poser quelques mots sur ce que nous vivons, a me decentrer pour y voir un peu plus clair. Et finalement, c est a 6h du mat ( heure locale soit minuit chez vous), dans le train Bangkok-Surat Thani que la plume m appelle au point de m empecher de dormir.
Je repense a bangkok. Comment vous expliquer? comment vous transmettre ce qu on a ressenti? Je me rend compte que j ai encore beaucoup de mal a me representer cette ville, reelle labyrinthe, capitale thailandaise, malgre 8 jours a la silloner.
Completement dephasee les premiers jours, assommee des heures d avion et du decalage horaire, nous l avons apprivoise petit a petit, agrandissant notre champ de vision en allant toujours un peu plus loin, jusqu a se lancer les yeux fermes en se laissant baigner par cette ville aux allures bancales teintee parfois d allure de manga ( les ecolieres en tenue jupe plissee avec des couettes qui crient des choses incomprehemsible genre : YATAAAAA!!!). Jusqu au jour ou nous nous sommes reperees, ou nous avons pu descendre d un bus sans etre prevenues par le conducteur ( les arrets de bus sont quasi inexistants ici, c est au petit bonheur la chance!), je me suis alors dit qu a ce moment la, bangkok nous avait entoure de son grand manteau.
Et puis, on prend ses marques, on connait les prix, on va manger au petit bui bui a quelques pates de maison pour 40 Bahts (1 euro) qui lui aussi nous reconnait et nous dirait presque en arrivant : " Comme d hab?" On caresse cette culture, on bafouille quelques mots : Bonjour => Sawadika ; Merci => Korp Kun Ka ; C est trop cher => Pang. On rentre dans les multiples temples de la ville et croise des moines envoyant des textos avec leur portable. Le monde est fou. On apprend a joindre les mains et a s incliner pour dire merci, et on manie les baguettes avec de plus en plus de dexterite. On se fait moins arnaquer, on rencontre d autres touristes d autres horizons, on s identifie ou non, on compare, questionne, conseille... La machine est en route.
l anglais s improvise comme langue officielle, on bafouille mais persevere. Et puis on se dit qu en fait, les thais ne parlent pas mieux que nous alors on se comprend bien... ( quoi que parfois avec leur accent thai bof bof..) Nos papilles sont en ebullition, on ne se lasse pas de manger leurs nouilles " PAD THAI" avec des legumes sautes.
Apres donc une phase de perte de repere, on reprend confiance et on se lance. Et vient ensuite le moment ou on se lasse un peu. La pollution, le bruit, les arnaques, l envie d autre chose et finalement tout le monde n est pas tout beau et tout gentil :) Suivant le meme rythme ( couche tard leve tard), on ressent moins l envie de faire les touristes et on vit plus les choses au feeling. On se pose et finalement c est a ce moment la qu on rencontre d autres gens, d autres " nous" sur la route eux aussi. Maeva et Robin " in the moon" couple grenoblois qui a tout plaque pour tenter sa chance en autralie, des anglais, des nantais, des italiens du sud, des thais evidemment. Des mots echanges, des rires, et on se fixe rdv dans ce bar "reggae" avec ces grenoblois, bar coince dans un couloir reliant les 2 rues les plus bruyantes et les plus festives de BANGLAMPHU, notre quartier. Cela ne peut etre que par hasard que l on tombe dessus, un jour ou le bruit des bars et des touristes nous eloignent, un soir ou les prostituees et les touristes en profitant nous repoussent. On prend la tangente et on se retrouve dans ce bar ou le temps s est arrete, ou les gens sont calmes et souriant. Un vrai havre de paix. On se saisit donc de l occasion, de ce flottement pour aller a la gare et s acheter un billet de train. 400 bahts pour 12h de train couchette, je dois dire bien plus confortable que ceux de la SNCF! ( desole Sonia...) On prend donc la direction de Koh Samui, on s y voit deja sur les plages de sable fin, les pieds dans l eau. Ca semble magique meme si on reste conscientes qu on y va juste pendant la periode des fetes, endroit tres prise de tous les touristes du monde entier a ce moment la. Ca va faire mal au porte monnaie mais apres tout CARPE DIEM, on ne vit qu une fois non? Et on voulait en profiter aussi un peu pour vous, qui etes sous la neige.
A l heure qu il est, nous sommes arrivees a Koh Samui, dans nos huttes paradisiaques sur la plage pour 400 bahts la nuit. La reve. Il n y a pas excessivement de monde, car ce soir c est la Full Moon Party a Koh Pan Ganh, l ile d a cote, et tout le monde s y est donne rendez vous ( il est attendu 50 000 personnes) pour y faire la fete. Nous pour cette fois la, on reste au calme, a en profiter.