Voyager, pour quoi faire?

"C'est une fille qui n'appartient à rien, à aucun lieu, à personne et encore moins à elle-même.

Une personne déplacée.

Toujours en quête, en voyage, en fuite.

Elle ne se trouvera jamais chez elle.

On lui demande ce qu'elle fait dans la vie.

Elle répond: "Je pars".

Dans le roman, je l'appelle "celle qui voyage".

Truman Capote"

Quelle idée de tout plaquer, de partir à l'aventure à l'autre bout du monde, sans savoir où l'on va, ce qu'on va y faire et où l'on va dormir avec pour seule maison son sac à dos... Quelle insécurité, peut-être même immaturité allez-vous dire?!

Et bien non. Ce n'est ni un coup de tête, ni une fuite, ni la recherche désespérée d'un monde meilleur ou de l'homme de ma vie. Finalement, même si je pars un peu "à l'arrache", c'est une idée réfléchie, mûrie, pesée, pensée, apprivoisée, appréhendée, et j'en passe.

Les voyages, pour en avoir souvent parlé avec des ami(e)s ( Sonia, Priscille, Myriam, Sarah, Audrey, Luis vous vous reconnaîtrez...entre autre!) c'est un mode de vie, une envie perpétuelle, une recherche de l'autre, de soi, un besoin, voire une nécessité, un sens que l'on donne à notre furtif passage sur cette Terre. C'est vrai après tout, pourquoi sommes-nous là si ce n'est pour se rencontrer, se découvrir, s'étonner, s'émerveiller...?

Bien evidemment, je ne dis pas qu'il faut justement partir à l'autre bout de la planète pour s'accomplir ou se trouver (se chercher?) parfois, une seule main tendue vers l'autre suffit, un regard, un déménagement, une réflexion sur soi et les autres, tout est à notre portée si on n'a pas les yeux rivés sur nos pieds et la tête dans le guidon...

Pourquoi maintenant?

Parce que j'ai finit mes études, parce que je suis prête, moment charnière de ma vie ou une page se ferme et une autre s'ouvre. Il me fallait une transition, un entracte, une pause, un trempoline. Ces sept dernières années, je suis restée malgré tout studieuse, enfermée dans des couloirs remplis de livres, dans des amphithéâtres remplis de bruit, dans des journées remplies de freud et de psychanalyse (bon, et dans des bars remplis de bière et de rhum également!). Et puis goûter petit à petit à ces migrations volontaires, et à ces cultures différentes m'a donné l'envie d'en savoir toujours un peu plus, d'aller toujours un peu plus loin, de m'en mettre plein les yeux, plein les oreilles, plein les papilles.

Pourquoi l'asie?

Paradoxalement, continent qui ne m'attirait pas plus que ça, ma curiosité me chuchotait à l'oreille qu'il fallait que j'y aille pour me faire ma propre idée. Après avoir mis un pied en Amérique Latine(Pérou, Cuba), 2 pieds en Afrique  (Côte d'Ivoire, Algérie, Maroc) et 3 pieds en Europe ( Espagne, Italie, Angleterre, Hollande, Portugal, Rép. Tchèque ...), j'ai senti qu'il était temps de goûter à l'Asie. Et puis, ne dit-on pas que c'est elle qui nous appelle et non l'inverse?

Avec qui?

Après moultes hésitations, moultes rendez-vous manqués, c'est finalement et heureusement avec Sarah que je m'envole. On s'est fréquentée à l'université, on s'est croisée, pour petit à petit réaliser que l'on avait pas mal de choses en commun, une vision de la vie quelque peu identique et une curiosité qui s'apparente au tonneau des Danaïdes... Et puis on s'est finalement dit qu'on pourrait tenter l'expérience ensemble, que notre amitié serait un appui majeur, que l'on pouvait ouvrir cette nouvelle page à deux.

Cependant, le monde des bisounours n'éxistant pas ( désolé pour ceux qui en seront déçus :) et ma boule de cristal étant quelque peu inopérante, je ne sais pas, je n'ai jamais su, et je ne pourrai vous le dire qu'après être revenue. Est-ce que ça va marcher? Est ce qu'on va se supporter? est-ce qu'on va s'entendre, s'ajuster? Ce que je sais, c'est que, habituées aux voyages, ce projet on le porte à deux, et on fera tout pour ne pas se le gâcher bêtement avec nos humeurs féminines parfois dévastatrices. Et puis, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort non?

Bon, certaines routes vont s'entremêler, se croiser, celle de Luis certainement pour la partie plus spirituelle du voyage, (Inde, Népal) Maëlle une copine de Sarah pour la partie plus festive ( le nouvel an), Manue peut être, pour la partie plus "défi"...( elle casse son PEL!!)

Combien de temps?

La base qu'on s'est donnée est d'une année. 365 jours. C'est long? Peut être... mais en même temps cela va passer à la vitesse grand V, rappelez vous de ce que vous faisiez il y a une douzaine de mois, vous n'avez pas l'impression que le temps vous a glissé entre les doigts et que c'était hier? ( Petit exemple, je suis partie à Compostelle en Mars 2009, soit il y a 1 an et demi... ou cela fait 4 ans que je vis à Lyon...). Mais c'est bien sûr une année à durée indéterminée, cela peut être 9 mois comme 13. Bon, il faudra quand même rentrer un jour où l'autre... 

Comment?

Sans étonner personne, nous partons en sac à dos, avec le strict minimum. Non je n'ai pas fait de planning d'hötels, je n'ai pas ou peu d'itinéraire. Par contre,nous avons des idées et des envies.

Tout d'abord, l'idée sera de prendre le moins possible la voie aérienne sauf pour l'aller et le retour, alors tout est permis: le bus, le train, la voiture, le scooter, la marche, le bâteau, le dos d'âne ou de panda... :)

Ensuite notre budget est quand même serré, alors on s'arrêtera travailler ici ou là. Après tout, être étudiant en France est aussi un défi ( et vive la précarité!) alors bosser pour faire du ménage dans des grands complex ou servir dans des bars ou restaurants ne nous fait pas peur! Vous pouvez également vous reportez à la rubrique "Le tourisme alternatif" et voir quelques idées qui nous trottent en tête ( le wwoofing par exemple...)

Bien evidemment, nous fuyons les Club med et autres "All resort" pour préférer manger sur les marchés et squatter chez l'habitant ou sur un coin de sofa...

Quant aux destinations sélectionnées, elles sont larges: Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam, Nouvelle Zélande si possibilité de la rejoindre par la mer, l'Indonésie, l'Inde, le Népal, la Birmanie, le Bangladesh...

Alors, souhaitez-nous bon vent!