Un volcan, deux volcans...

Publié le par lae

Jogjakarta

Nous y voilà à Jogjakarta (quand je dis « nous y voilà » c’était il y a donc un mois… j’ai un mois de retard sur le blog, c’est acceptable non ?), cœur du patrimoine artistique et intellectuel de Java. Jogia est l’endroit où la langue javanaise est la plus pure, les arts les plus brillants et les traditions les plus vivantes. Il est vraiment agréable d’y faire une halte, de se promener à pied ou en calèche, d’aller s’instruire sur l’art des Batiks, ces peintures sur tissu fait avec de la cire avec une dextérité assez incroyable. C’est l’atout indéniable de Jogya, son calme, sa facilité, ses arts. Nous y passons quelques jours, faisons un détour par Borobudur qui compte parmi les sites majeurs d’Asie du sud-est. Dominant un patchwork verdoyant de rizières et de palmiers, ce monumental temple bouddhique a survécu aux éruptions du Gunung Mérapi, aux bombes des terroristes, au séisme de 2006 et demeure aussi beau et énigmatique qu’il y a 1200 ans. Après moultes réflexions, nous bookons un tour pour aller visiter le volcan Bromo et le Kawah Ijen pour 600 000 IDR tout compris. Un peu déçues de devoir le faire en tour, mais nous y sommes monétairement gagnantes…

 

Bromo

Nous voilà donc parties dans un mini bus, avec 4 autres personnes fortes sympathiques pour 2 jours de trip. Les distances sont courtes, mais les voyages sont longs, les routes sont défaites, l’air conditionné marche mal, mais nous prenons notre mal en patience, après tout, nous sommes plutôt bien loties dans ce minibus. C’est à minuit que nous arrivons à Cemoro Lawang, pas du tout préparée à se lever 3h plus tard pour faire l’ascension du point de vue. Ben oui, on peut toujours payer des jeeps pour monter, mais nous sommes des vaillantes ! On affrontera avec le sourire en plein milieu de la nuit les 2h de montée afin d’admirer ce beau levé de soleil dans ce paysage si énigmatique. Paysage lunaire aux proportions gigantesques et d’une beauté surréaliste, le Gunung Bromo est l’un des sites les plus fabuleux du pays. Il doit sa beauté à son emplacement et non à sa taille (2392m). C’est l’un des 3 volcans qui ont émergé d’un vaste cratère de 10km de diamètre. Flanqué de Kursi (2581) et du Batok (2440) le cône fumant du Bromo se dresse dans une mer de cendre et de sable volcanique entouré des hautes falaises du rebord du cratère. L’immensité du cratère, la splendeur du site et l’intensité de la lumière en font un endroit unique. Le bromo est extraordinaire au lever du soleil quand les couleurs sont les plus éclatantes. Nous nous pointons donc avant l’aube, bien couvertes de nos anoraks et armées de nos frontales, de la cendre jusqu’aux genoux, pour admirer le lever du soleil ce matin-là sur le Bromo. C’est indescriptible tellement c’est beau. Au départ, dans la nuit, nous ne savions même pas par ou regarder, de quel côté le volcan allait apparaître. Et puis, le voilà, on l’aperçoit, on en croit pas nos yeux, on se croirait sur la lune. On a attendu jusqu’à 6h du matin, que les couleurs orangées et rougeâtres aient apparu, puis, nous avons loué les services de 3 motos pour parcourir les 8km qui nous séparent du cratère. Après avoir traversé la Laotian Pasir (mer de sable) nous arrivons aux rebords escarpés du cratère… mais en bas ! 253 marches plus tard, on découvre les entrailles sulfureuses et fumantes du volcan. Du rebord, une vue panoramique s’étend sur la mer de sable jusqu’au bord du cratère et jusqu’au volcan Batok, et au temple Hindou à sa base.

Il est presque 9h, nous profitons de la seule douche chaude que nous aurons pendant ces 2 mois d’Indonésie, et nous revoila parties, Myriam Sarah et moi-même dans notre mini van sur les superbes routes scabreuses Indonésienne en direction du plateau du Kawah Ijen.

 

Kawah Ijen

Le légendaire plateau d’Ijen est une vaste zone volcanique dominée par les trois cônes de l’Ijen 2368m, du Mérapi 2800m et du Raung 3332m. Couverte d’une épaisse forêt, cette superbe région de hauts plateaux, faiblement peuplée est parsemée de plantations de café et de quelques villages isolés. Gunung Ijen signifie « Montagne Solitaire ». Les mauvaises routes d’accès expliquent peut-être le faible nombre de visiteur. Nous avons donc effectué la randonnée jusqu’au spectaculaire lac de cratère du Kawah Ijen. Le plateau, avec ses vues panoramiques et son climat tempéré constitue un lieu idéal pour passer quelques jours dans les nuages, loin des foules. Le somptueux lac de souffre turquoise du Kawah Ijen est à 2148m d’altitude entouré des parois abruptes du cratère. La dernière éruption majeure remonte à 1936. Nous arrivons après la grimpée abrupte de 3km donc par le haut du plateau, sans pouvoir apercevoir le lac. Nous voyons les porteurs de souffre monter avec courage les quelques 80 kilo de souffre sur le dos, parfois pieds nus, sans même un masque, pour une poignée de pain. Ce souffre servira pour des médicaments, des cosmétiques, des engrais et des insecticides entre autre. Le soleil arrive sur le plateau, et nous décidons avec Sarah de jouer nos aventurières afin de descendre plus près du cratère pendant 30min de descente et donc du lac de souffre que nous n’apercevons pas. C’est après avoir respiré et pleuré ce souffre (mais comment font-ils ??!) que nous arrivons tout en bas, au bord du lac, à la sortie de la mine. Le sentier est glissant par endroit, et les émanations de souffre sont réellement suffocantes aux abords du lac. Des émanations sulfureuses s’échappent de la cheminée du volcan et l’eau bouillonne quand l’activité s’intensifie. La vue d’en bas est justement sulfureuse… c’est magique un tel lac d’une telle couleur à tel endroit. Improbable. Nous y restons quelques temps, et nous revoila parties pour Bali, afin d’accueillir Manue et Mariette qui débarquent d’ici quelques jours, sur les routes toujours plus berçantes de java.

Publié dans Indo-Malaisie

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